Le traitement des lésions cancéreuses du visage repose dans la grande majorité des cas sur l'ablation chirurgicale. Il en va de la guérison du patient. Néanmoins, cette ablation implique une perte de substance de peau qu'il convient alors de refermer. Le chirurgien doit s'adapter et proposer la technique la plus appropriée pour répondre à cet impératif en préservant la fonction et l'esthétique de la zone atteinte.
Il existe de nombreuses techniques pour couvrir une perte de substance de peau suite à l’ablation d’une lésion du visage. La technique choisie par votre chirurgien dépend du type de lésion, de sa localisation, de l’étendue et de la profondeur de la perte de substance.
Pour obtenir un résultat à la fois fonctionnel et esthétique, il convient de suivre certains grands principes.
Primum non nocere ! La chirurgien cherche avant tout à ne pas nuire, il opte pour la technique la moins invasive, en tachant de minimiser la rançon cicatricielle. Quand la lésion le permet, les cicatrices sont alignées dans les plis naturels du visage, et respectent les sous-unités esthétiques de la face. Ainsi, en jouant sur le placement des ombres et des lumières, la reconstruction est d’autant plus discrète. Aussi, lorsqu’il est nécessaire de remplacer la peau d’une zone par un substitut, le site donneur est choisi parmi les meilleurs équivalent pour permettre d’apporter une unité de couleur, de texture, de souplesse.
On peut de cette manière hiérarchiser les techniques de fermeture des pertes de substance de peau après ablation de lésion du visage. Des plus simples aux plus complexes on trouvera :
C’est la technique la plus simple et la plus rapide. Les berges de peau sont suturées bord à bord immédiatement après l’ablation de la lésion. Pour se faire, le chirurgien doit prolonger la zone de peau enlevée de part et d’autre de la lésion pour dessiner un fuseau et fermer sans déformation ni tension.
Simple
Rapide
Cicatrice rallongée
Lorsque le rapprochement des berges de la perte de substance n’est pas possible ou qu’il implique de trop fortes tensions, une option possible est de laisser la peau cicatriser seule, en guidant le processus de cicatrisation par des pansements adaptés. La perte de substance se rétracte peu à peu et l’épiderme recouvre lentement la zone de manière centripète.
Simple
Pas de cicatrice supplémentaire
Durée plus ou moins longue
Rétraction et traction sur les structures voisines avec risques de déformation
Après une phase initiale de cicatrisation dirigée, la greffe de peau permet de couvrir la zone et de raccourcir le temps de cicatrisation. La peau greffée est prélevée au niveau des paupières supérieures, en avant ou en arrière des oreilles, du cou, ou encore du front.
Durée plus courte que la cicatrisation dirigée
Limite les cicatrices visibles autour de la lésion
Nécessité d’un site donneur de peau
Effet « patch » de la greffe au niveau de la zone de lésion
Le principe du lambeau est d’amener de la peau d’une zone voisine sur la perte de substance en conservant attenante les vaisseaux sanguins qui l’irriguent. Les lambeaux présentent une épaisseur, une texture, une couleur très proche de la peau enlevée. Ils permettent des reconstructions de pertes de substance larges ou complexes intéressant des structure telles que, entre autre, les paupières ou le nez.
Reconstruction de structure complexe
Couverture de large défect
Nécessité d’un site donneur voisin
Plusieurs interventions successives possibles
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la fiche d’information de la Société Française de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique en cliquant ici
Cette fiche d’information ne remplace pas une consultation médicale.
N’hésitez pas à poser toutes vos questions directement à votre chirurgien.